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Un site web est un espace mouvant, dont l'aspect et sa construction ne sont pas figée, à l'instar de sa position au sein du système. Les entrées et les chemins y menant sont susceptibles d'évoluer. D'une part les liens hypertextes peuvent être écrits, ré-écrits, supprimés autant de fois que celle..ux qui en sont à l'origine le désirent. Mais ces évolutions suivent également l'évolution éventuelle de l'URL. Celle-ci est tributaire de différents paramètres : les évolutions des protocoles (je pense au HTTPS), des noms de domaines, de l'organisation des fichiers, du nom du fichier... Ces différents paramètres évolutifs créent des liens qui ne mènent plus vers la page initialement indexée, ou tout simplement, ne mènent plus. Entre les pages écrites par d'autres (possédant le nom de domaine), les pages de vendeurs de domaines, les pages d'hébergeurs... Ces liens-fantômes ponctuent généralement la déambulation, notamment lorsqu'on est en visite dans des pages existant depuis plusieurs décénies.

→ Olia Lialina, “A Vernacular Web”

Nous pouvons partager, publier, diffuser des textes, des images numériquement, sans même le conscientiser réellement (publier un tweet, ou simplement ajouter un élément dans un index). Multiplier physiquement (imprimer) des contenus est moins un acte annodin. Ainsi, on prendrait davantage conscience de l'impression (la sensation, la perception physique) des matériaux. Alors que l'on a une multiplicité de moyens, de techniques, d'espaces et d'outils de reproduction et diffusion de contenus – qu'il soit question de la diversité des techniques liées à l'impression, pouvant s'adapter à plusieurs paramètres (esthétiques, visuels, tactiles, technologiques, budgétaires...) – ceux-ci sont plus propices à la rélfexion, l'interrogation, voire la remise en doute de leurs usages et de nos choix. « Pourquoi imprimé ? pourquoi pas juste un email ? ou un doc sur un cloud ? un post sur un réseau social ? une story ? S'ajoute souvent (parfois ?) : « Quel est le choix le plus écologique ? »

Il semblerait que cela concerne davantage le moment avant l'impression : là où on se demande comment et pourquoi. Lorsque nous recevons des objets imprimés, nous ne prenons pas nécessairement conscience de la façon dont on perçoit leur tactilité. Mais bon, on ne peut pas opposer ça à des contenus numériques, car on ne prend pas plus conscience (on est aliéné) de la matérialité des objets et outils que l'on utilise quotidiennement. Mais alors, ce qui est intéressant, ce sont ces objets hybrides, ces objets qui mêlent plusieurs techniques d'impression, plusieurs supports, mais aussi plusieurs espaces et plusieurs outils. Enfin, je pense que prendre conscience des objets et matériaux utilisés tous les jours, ce n'est pas forcément passer par des procédés conceptuels, hybrides, etc. mais c'est aussi expériencer leurs limites, leurs faiblessses (un livre broché dont les pages se détachent si nous traînons trop à le lire, une photocopie qui se froisse si on ne la range pas vite dans une chemise…). Mais en effet, ça implique des changements d'apparence, cités plus haut. On prend conscience de ces matérialités quand les matériaux ne sont plus semblables à ce à quoi ils ressemblaient lorsque nous les avions touchés la première fois (ou bien ne correspondent pas à la projection que nous avons (et savons) de ce à quoi doivent ressembler (ressemblaient) ces objets avant (le chaos).